Session #14 : L’exposition de lancement du Labo
Cette dernière session de la Transfo se fera sous le signe du Labo. Une année jour pour jour après la
Le titre est tellement clair qu’il se passe de commentaires ! La session de transfo en tant que formation-action touche à sa fin. Et ce n’est pas une fin ratée, ni une fin en soi d’ailleurs ! Les participants, en effet, ont pu, à force d’épreuves, de théories, et d’accompagnements de leurs géniaux formateurs-praticiens – enfin surtout à force d’épreuves – ils ont pu, disions-nous, acquérir un très bon niveau d’autonomie. Tout n’est pas parfait, bien sûr, mais cela ne fait qu’un an et demi après tout. C’est en forgeant que l’on devient une forge de forgerons dignent de… bon cette image est un peu dépassée, mais sincèrement, la progression des participants est remarquable.
Petit point mémo sur ce que nous avons fait dans la session 11 et 12 !
On commence par la finalisation de la méthode d’accompagnement du cas pratique Frescaty. Si vous ne vous en rappelez plus, retenez dans les précédentes sessions pour avoir les précédents épisodes. Mais en gros, il s’agit d’une ancienne base militaire laissée en friche qu’il s’agit d’ouvrir au public pour accueillir de nouveaux usages. Pour ce faire nous avons accompagné l’équipe en charge de ce projet.
Nous avons d’abord fait une démarche d’enquête et de proposition créative et maintenant il s’agit d’accompagner les ouvertures temporaires jusqu’à la “grande” ouverture prévue dans plusieurs années. L’équipe du Lab va continuer de suivre le projet sur ces différentes phases d’ouverture. Aussi, dans cette session, avons-nous préparé des démarches de sensibilisation à l’urbanisme transitoire avec les élus. Il s’agira de réunions de présentation clés en main.
Enfin nous avons préparé la méthode d’accompagnement à venir sur l’ouverture à des diagnostics participatifs du site. Certaines associations de loisirs à vélo ou à pieds vont être invités à profiter de l’ouverture exceptionnelle du site, en échange de quoi elles donneront des compte-rendus des points notables du site et des difficultés. Un contrat devra être signé en ce sens.
Le deuxième grand sujet qui nous a préoccupé lors de cette session est la Maison de la Métropole. Alors que l’on constate l’avancée des travaux, l’équipe de la Transfo est arrivée au bout d’une enquête interne qui a amené à voir plus de 150 personnes ! Un très beau résultat et une quantité impressionnante de données à traiter.
Il est donc temps de s’y mettre. Il faut aussi bien se rappeler tout ce que nous vu pendant les précédentes sessions pour traiter cette matière. Même si le volume est plus grand, ce sont les mêmes étapes et les mêmes outils. D’abord savoir quelles sont les informations que l’on veut. Ensuite les thématiser puis les centraliser. Et enfin vient le traitement et l’analyse.
Il y a beaucoup à faire et des délais serrés pour donner notre production à temps à l’architecte. On se répartit donc les tâches pour traiter les données au plus vite. Et pour ne pas perdre de vue le produit de sortie, on prépare les livrables. Ainsi, toute analyse produite trouvera instantanément sa place.
Enfin, on travaille sur la synthèse en terme d’usage grâce à un outil reconnu : le plan des usages. Derrière ces allures de plan classique, il s’agit en fait d’une autre manière d’aborder l’espace en la centrant sur la question des usages. Il est donc question ici de représenter l’expérience attendue en terme d’usages de l’espace de convivialité pour que les architectes puissent trouver les mobiliers et l’agencement adéquat.
Pour cette session l’objectif principal est de remettre au clair la promesse du labo. la promesse de départ étant: Transformer les pratiques, l’organisation et les coopérations dans les services.
Afin de préciser cette promesse nous organisons un temps d’échange entre ambassadeurs afin de la préciser : Accompagner notre mode de travail et nos projets afin qu’ils s’adaptent aux usagers, par des méthodes transversales et valorisant le savoir-faire de chacune et chacun
Une fois cette promesse posée, les ambassadeurs imaginent les 3 scénarios organisationnels du Labo et son plan d’action.
En fonction du scénario organisationnel, nous identifions les compétences nécessaires (enquête, conception, conseil en organisation et en expérimentation). On travaille sur le rôle de l’équipe Labo et sur la façon de préparer cette phase immersive avec le service concerné (phase d’atterrissage, de sensibilisation). On identifie les 2 premiers services qui seront “transformés”, puis on réfléchit au processus et aux conditions de réussite. Cette journée est dense mais nous aboutissons à un plan d’action complet sur une période de 6 mois avec une identification de différentes grandes étapes de mise en place : Atterrissage/ préparation de la résidence / 1 et 2e chantier.
Pour débuter la matinée nous organisons une veille téléphonique auprès d’autres labos déjà en fonctionnement. Cela permettra aux ambassadeurs de se rendent compte des différentes possibilités organisationnelles. C’est le labo de Grenoble et de Dunkerque qui sont choisis pour cette échange. Les échanges sont constructifs et les conditions de réussite se concrétisent: Le labo devra accompagner la transformation d’un service, il devra être transparent et donner envie aux agents du service (ouvrir les possibles, découvrir une nouvelle mise en capacité). Il devra notamment aligner les attentes des agents avec la direction. Les projets portés par le labo devront améliorer la transversalité entre les services et garantir des formations pour faire monter en compétence (stagiaire, sensibilisation)
Afin de terminer cette session en douceur nous organisons un débrief sur les questionnaires de l’équipe Transfo. Ce questionnaires avait été distribué à la session 11 afin que les ambassadeurs partagent leurs ressentis sur La transfo et sur leur rôle dans ce futur Labo.
La question qui se pose alors est Comment transmettre le travail mené aux agents de Metz métropole? Faut-il prévoir un Kit d’appropriation? une boîte à outils? Une support vidéo? Quel est le but de cet exercice? Donner envie de participer au labo? s’inscrire dans les mémoires? Toutes ces questions sont amenées à être précisées dans les sessions prochaines.
Voilà que la Transfo s’achève… mais en réalité c’est un nouveau départ puisque la Transfo donne naissance au Labo ! Félicitations à lui ! Nous parlerons sur ses prérogatives, ses tenants et aboutissants, ses équipes, ses moyens et son organisation dans un prochain article.
Les derniers arbitrages n’ont pas encore eu lieu. Même si le suspense est insoutenable, il va falloir patienter encore un peu !
Pour l’heure concentrons-nous sur les deux dernières sessions. Voici un résumé de ce qui s’est passé pour chacun d’entres elles !
Cette session marque le tournant vers le Labo. En effet nous avons fait des actions uniquement tournées sur les modalités d’intervention du Labo.
Nous avons commencé par aller nous inspirer auprès de Labo qui ont suivi le même programme : région Occitanie et Mulhouse. On reste un peu entres-nous allez-vous peut-être penser ? Oui c’est vrai mais il s’agissait ici, avant tout, de penser l’articulation Transfo-Labo. Et ce trait d’union n’a existé que dans les programmes qui ont suivi la Transfo.
Le moins que l’on puisse dire c’est que cet acte n’a pas été banal. Il a déchaîné les passions ! On regrettera l’abandon de certains noms, comme celui de Labo-M… merci Sébastien pour avoir porté ce nom avec tant d’ardeur ! Mais finalement il s’est avéré que le M-Lab était un nom plus impactant et plus simple à communiquer. Le labo est maintenant baptisé. Bienvenu au M-Lab !
Cette session nous a permi de terminer ce que nous avions déjà commencé, à savoir le plan d’action du M-Lab. Cela nous a aussi permis de trancher sur les modalités d’accompagnement. Il s’agira vraisemblablement d’un accompagnement en résidence. Les équipes du M-Lab s’installeront en résidence dans un service pour les accompagner et les former. Il y aura aussi des offres pour les autres services telle que l’offre coup de pouce.
Nous avons planifié l’offre coup de pouce. Il s’agit d’un atelier auquel n’importe quel agent de la métropole peut venir avec un problème. A l’issu d’un déroulé pensé finement par l’équipe du M-Lab, ces participants ressortiront avec une acculturation aux méthodes et des pistes de résolutions de leur problème.
Le M-Lab est arrivé et il faut raconter son histoire et son futur. C’est la raison pour laquelle les participants ont confectionné les outils de communication : la préparation d’un événement mobile à venir sur la prochaine session, un poster, un flyer de présentation, et enfin un doc-archive dans lequel on retrouve notamment la boite à outil.
Pour cette dernière session les agents doivent présenter le futur Labo : le M-Lab aux différents services de Metz-Métropole ! Nous avons choisis d’organiser un évènement mobile afin de toucher le maximum de personne. On prépare les derniers outils et la grande journée de présentation du lendemain. Un brin de nostalgie mêlé à un enthousiasme imprègnent les participants.
Avant de se lancer et aller à la rencontres des autres agents, quelques préparatifs sont nécessaires : impression d’un flyer- poster qui présente un court résumé du Labo avec à son dos un poster que les agents peuvent accrocher dans leurs bureaux. Des cookies sont également en cours de préparation pour faciliter les échanges. Les cookies ne suffisent pas. Il faut aussi que les agents soient clairs dans leurs discours. Pour ce faire nous énumérons différents speechs qu’ils pourront réutiliser demain. Enfin nous organisons le parcours afin d’être plus efficace, plusieurs équipes se répartissent dans les différentes zones de Metz-Métropole.
En fin de matinée les agents sont motivés ! Les cookies sont préparés ! Nous sommes fin prêt pour demain!
L’après midi est consacré à l’atelier coup de pouce entre ambassadeurs qui ont identifié des problématiques dans leur travail ou projets qu’ils souhaitent porter. 4 ambassadeurs se portent volontaires pour échanger sur le sujet qu’ils ont choisi.
On place le cadre de bienveillance et d’écoute pour se placer dans une dynamique constructive. Présentations « en miroir » avec prénom, direction,” un truc que j’aime dans la vie”, présentation du projet/cas pratique en quelques mots. Ils échangent 2 par 2 et tournent afin de pouvoir échanger tous sur les problématiques de chacun.
Les ambassadeurs test également l’outil speedboat : repérer et mettre des mots sur chaque élément qui constitue le projet. Ile=objectifs, vents favorables, facteurs d’échec = vagues, obstacles et risques = rochers. Représentation visuelle.
C’est le grand jour ! Les équipes se répartissent dans les différents zones!
Chaque ambassadeur arrive dans les bureaux pour annoncer l’arrivé du M-Lab
L’évènement se déroule toute la matinée, les agents se donnent à fond pour aller à la rencontre d’un maximum d’agents!
Les agents ont été bien accueillis dans les services, Les cookies ont vraiment facilités le contact. Plein de sujets remontent et légitime la présence du M-Lab.
Durant les échanges les ambassadeurs ont remarqués qu’il était plus simple de partir d’un problème, déjà ciblé, puis de proposer des solutions collectives.
De plus le projet “les bureaux volants” sont revenus très régulièrement dans les échanges et les DG sont aussi très motivés à le développer. La diversité des catégories au sein du Labo a été très apprécié.
Après ce débrief collectif sur l’évènement mobil, un tour de table est lancé afin que chaque ambassadeur partage sont ressenti sur la Transfo. Quel projet a-t il préféré? Ce qu’il garde et ce qu’il laisse pour la session et pour la Transfo en général.
Je garde :
Les designers
Temps de livrables très efficaces, montrent la force du collectif
La convivialité, le terrain
La qualité du groupe, l’esprit d’équipe, le dynamisme
Découvrir d’autres métiers, l’appui hiérarchique
Les méthodes apprises
L’esprit d’équipe et la force de frappe lorsqu’on a un but et une envie en commun
La variété des sujets
Le lien avec des métiers divers, et avec des personnes (pas juste par mail)
Qualité des outils qui en sortent
La bulle d’oxygène
Ce que j’ai appris sur moi même
Moments de créativité, notamment d’icebreaker où on a beaucoup ri
Capacité de mettre en mouvement une maison comme la nôtre
Se dire que l’on peut apporter beaucoup de choses à nos collègues
Importance de l’intelligence collective
Les enquêtes sur le terrain
Timing compliqué à tenir, mais l’intérêt est aussi de poser des moments de respiration forcée, se forcer à garder un rythme.
Je laisse :
Le caractère abstrait de la transfo tout du long
Le temps que cela a mobilisé, certaines sessions étaient trop rapprochées
Errements sur l’atelier “partir du bon pied”
Impression d’inconfort pour arriver à des méthodes, quand on ne sait pas où on va
Certains lundi matin où il était difficile de s’y mettre
Le scepticisme
L’administration Metz Métropole déménagera en octobre 2020 dans un nouveau siège situé en centre-ville, permettant beaucoup plus d’ouverture et d’interactions possibles avec les habitants. C’est également l’opportunité de transformer les espaces de travail des agents pour incarner des modes de travail plus collaboratifs, plus ouverts, etc.
La DGS a demandé à La Transfo de co-créer, avec les agents, un espace de convivialité 327m2 situé au rez-de-chaussée du nouveau bâtiment. L’espace doit permettre les réunions, les conversations informelles, la transversalité entre les services, et être aussi flexible et polyvalent que possible. Il sera destiné aux agents, élus et citoyens.
Ce cas pratique a été pour les ambassadeurs l’opportunité de travailler de manière autonome et auto-organisée, préfigurant notamment un fonctionnement du labo avec une coordination et des agents ‘contributeurs’ aux projets (organisation d’ateliers, enquêtes, etc.).
Les ambassadeurs de la Transfo ont a mené un vaste processus de consultation (153 agents recontrés, 118 entretiens individuels, 12 entretiens collectifs, environ 30 min/entretien). Ils ont développé un ensemble de propositions et de scénarios inspirants pour des usages désirables supplémentaires (sports, services, expositions). Ce cas a été également l’occasion de découvrir les plans d’usages d’un espace, en fonction des différents temps de la journée (on ne fait pas le même usage d’un espace à 7h et à 19h…). Les idées et propositions des agents ont été on retranscrites sur un plan technique à destination des architectes. Suite à ce plan, 80% des propositions des agents ont été incluses dans le plan définitif de l’espace.
La région Grand Est accueille une importante quantité de friches militaires, ce qui est l’occasion de s’essayer à une nouvelle forme d’urbanisme, l’urbanisme transitoire. Redonner vie de façon éphémère à des bâtiments ou des terrains en attendant qu’ils soient transformés, tester des usages possibles dans la perspective de dessiner un nouveau projet sur un espace laissé vacant, animer le territoire, favoriser l’appropriation sociale et le dialogue, révéler les besoins locaux, optimiser l’usage des espaces disponibles notamment dans des contextes de pression foncière importante… Des collectivités de plus en plus nombreuses voient l’urbanisme transitoire comme un nouveau levier et une nouvelle forme d’aménagement, développant quelques expérimentations ou concevant une véritable politique publique dans ce domaine.
La base aérienne de Metz-Frescaty est une ancienne base militaire de l’armée de l’air française située au sud de Metz et fermée en juin 2012. La Métropole, désormais propriétaire, pilote la reconversion du site de 400 hectares: 15 entreprises se sont déjà installées, plusieurs projets de logements sont prévus, ainsi que des terrains pour la formation des équipes nationales de football et pour l’expérimentation agricole. Néanmoins, permettre aux citoyens de se réapproprier ce terrain, fermé pendant des décennies, est une question importante pour la Métropole et un défi pour son administration. Les urbanistes en charge du projet souhaitent expérimenter des formes d’occupation temporaire afin de tester de nouveaux usages pour les citoyens, mais se sentent, pour cela, peu outillés en termes de méthodologie.
Comment impliquer les commerces autour du site ? Comment être aidé par une association pour faire un diagnostic du lieu? Comment donner envie sans promettre la lune ? Comment intéresser les élus à ce sujet? La Transfo a proposé aux chefs de projets du service urbanisme les accompagner sur ce sujet, avec une approche qui pourrait être ensuite transférable avec les autres espaces vacants détenus par Metz Métropole.
C’est, pour le laboratoire, l’occasion de tester une intervention en début de projet, sur un sujet très stratégique et politique.
Pour les ambassadeurs, c’est aussi l’occasion de tester des méthodes de veille, de benchmarking, d’interview de porteurs de projets.
En 6 sessions (5 jours), les ambassadeurs ont exploré, interviewé et analysé 3 projets d’urbanismes transitoire développés ailleurs, en France et en Europe… Ils ont en parallèle interviewé une vingtaine d’acteurs du territoire pour donner à voir l’imaginaire autour du plateau, les envies, les freins et les leviers sur lesquels le service d’urbanisme pouvait s’appuyer. Suite à cela, les ambassadeurs ont travaillé sur 3 pistes :
1/ un protocole d’ouverture du site en tant qu’espace de picnic pour les prochains mois (à tester à partir des beaux jours)
2/ un test pour sensibiliser les élus à ce sujet méconnus (en attente des élections)
3/ un cahier des charges pour une association de vélo qui aurait accès au site et ferait remonter les éléments du terrain.
La Direction des Systèmes d’Information, la Direction de la Communication et la Direction des Relations Utilisateurs ont imaginé, bâti et lancé une nouvelle plateforme de services, metzmetropole.fr. Cependant, ils n’ont pas encore recueilli l’expérience des utilisateurs: la plateforme manque-t-elle de fonctionnalités importantes pour les habitants? L’interface est-elle facile à utiliser? Les habitants, les agents de la mairie, les professionnels connaissent-ils cet outil en ligne?
Le cas pratique a permis d’expérimenter le labo au service d’une direction, et d’un projet déjà enclenché, pour proposer des amélioration. Cela été l’occasion également de faire ressortir la différence et la complémentarité de l’expertise d’usage, mais aussi les limites rencontrées lorsque la direction partie prenante n’est embarquée qu’en tant que commanditaire et participe peu au travail de terrain.
En une seule session (2 jours), les ambassadeurs sont allés à la rencontre de 50 habitants pour mener une recherche qualitative, et aborder la problématique numérique à la lumière des usages. Cela leur a permis de mener une enquête sur le terrain auprès des habitants (et plus seulement auprès des agents publics comme lors du premier cas pratique), de découvrir les formes légères de la modélisation (photomontage, croquis sur papier, vidéo montée) et de produire un synthèse opérationnelle sous forme de livre d’idées (la réservation de vélo en ligne, le formulaire en ligne de demande de passage de la fourrière animale, possibilité pour les associations de demander des subventions… ).
Ce cas pratique a eu un accueil mitigé de la part des agents du service communication. S’il bénéficiait d’un portage dans la hiérarchie, les agents en charge du projet n’ont pas été embarqué sur le terrain et ont assez mal compris qu’un groupe d’agents de tous service puisse s’emparer de leur sujet. Le fait de mobiliser les agents en charge du projet a été un élément déterminant pour la suite de la transfo. En parallèle, en 2 jours de travail, les ambassadeurs de la Transfo sont arrivé à produire une analyse similaire à celle du service en charge du dossier et leur proposer des pistes d’améliorations. Cela prouve l’intérêt de certains projets “flash” à la rencontre des usagers pour faire remonter rapidement leurs avis.
La transition vers une mobilité plus douce et respectueuse de l’environnement se joue également au sein des collectivités. Comment améliorer le parcours de transports professionnels des agents, lorsque, comme à Metz Métropole, l’administration est répartie sur 15 à 20 sites géographiques différents? Si diverses propositions existent au sein de l’administration (flottes de voitures et de vélos partagés, cartes de transport, etc.), elles apparaissent sous-utilisées ou mal utilisées. A titre d’exemple, les vélos partagés n’ont été utilisés que 14 fois sur un an, et la plupart des agents choisissent de préférence la voiture, y compris sur de très courtes distances. Le sujet concerne plus de 40% des agents publics de Metz Métropole qui sont régulièrement mobiles. Peut-on ainsi imaginer et concevoir des pratiques professionnelles plus durables et plus flexibles, en termes d’organisation du travail, de mode gestion, de bien-être des agents ou de préservation de l’environnement par exemple? Sujet sinueux et très vaste !
Ce cas pratique a permis d’expérimenter le labo fonctionnant en auto-saisine sur un sujet transversal et complexe, et accompagnant celui-ci de la définition des enjeux au test de solutions imaginées.
En 3 séances (6 jours), les ambassadeurs se sont essayés à l’immersion sur le terrain auprès d’une vingtaine de leurs collègues agents, et ont construit 4 scénarios :
i/ «Les bureaux volants», un système de coworking en mairie qui permet aux agents de faire occasionnellement du télétravail dans les locaux d’autres sites de l’administration. C’est, entre autre, une solution transitoire vers le télétravail, qui, malgré une forte demande, reste en discussion. Ce scénario permet aussi d’offrir un espace de lien entre la métropole et les communes et valorise les différents sites du territoire métropolitain.
Ii / «Tout le monde à vélo» une demi-journée de découverte qui permet, pendant quelques heures, de se familiariser avec un nouveau mode de mobilité, de recevoir des conseils, de tester des itinéraires, etc. Lors des enquêtes auprès des agents, il est ressorti que plusieurs d’entre eux supposent, sans avoir essayé, qu’il est compliqué de venir à vélo en raison d’une méconnaissance des itinéraires possibles, d’un changement d’organisation de son quotidien… Cette journée vise à dépasser cette première barrière.
Iii / «Le concierge durable», un service qui permet aux agents publics de louer un véhicule à domicile, de fournir un service d’entretien, etc. C’est aussi un point relais qui permet de recevoir des colis personnels au lieu de se rendre à la poste , etc.
Iv / «un projet de charte sur la mobilité» pour favoriser une culture alternative de la mobilité, y compris en termes de gestion et de ressources humaines. La charte de la mobilité co-construite avec les agents vise alors à clarifier le statut des temps de déplacements professionnels : Est-ce ok de prendre 10 min de plus pour venir à vélo? Est-ce considéré comme du temps de travail? …
Ces quatre scénaris ont été présentés lors d’un accrochage qui a réuni une cinquantaine de personnes. Trois d’entre eux ont été testés ou sont en cours de test par l’administration.
Cette dernière session de la Transfo se fera sous le signe du Labo. Une année jour pour jour après la première exposition qui clôturait le cas pratique de l’accueil de l’Eurométropole, nous convions les agents et élus à une présentation du futur Labo de ses valeurs, missions et méthodes. En effet, nous avons trouvé judicieux de ne pas construire l’exposition comme un retour sur l’expérience de la Transfo présentant les cas pratiques, les apports méthodologiques et théoriques, mais de l’axer sur la définition et les missions du futur Labo. Un parti pris fort qui veut résolument porter l’attention et l’énergie sur la suite de l’aventure au sein de l’EMS. La Transfo n’est donc plus au coeur de notre discours désormais, elle l’est en tant qu’elle a permis d’expérimenter des formats et de s’acculturer à des démarches qui seront ceux du Labo de l’Eurométropole de Strasbourg.
Le Labo : quelles missions, quelle équipe ?
Un premier temps de travail consiste en la mise à l’épreuve d’un scénario de fonctionnement du Labo. Issu de nos précédentes sessions consacrées au Labo, il pose le cadre concret de son organisation : quelle équipe, quelles modalités d’engagement, quelles missions. Les ambassadeurs et peut-être futurs contributeurs du Labo sont invités à le questionner et à se positionner sur des missions et sur des degrés d’engagement.
Conception de l’exposition
Nous nous attelons ensuite à la création des contenus puis des formats de l’exposition inaugurée le vendredi 24 janvier 2020 dans l’espace collaboratif du TIPI. Trois axes de présentation sont pris en charge par l’équipe de la Transfo : la présentation du Labo (définition, valeurs et actions), son offre et ses méthodes et la restitution de témoignages de partenaires et d’ambassadeurs.
À la notion d’ « offre », nous préférons la formule : « Comment le Labo peut vous aider ? ». Il s’agit d’introduire ici les différentes expertises de l’équipe du Labo et de les illustrer par les méthodes mises en œuvre durant la Transfo.
Aller sur le terrain pour récolter des expériences sensibles, relever des besoins, observer des usages, … grâce à des outils conçus sur mesure et adaptés aux interviewés qu’ils soient habitants, agents, partenaires, …
Avoir recours à différents outils créatifs pour penser les améliorations de demain.
Donner forme aux idées et les implanter concrètement pour apporter de la consistance au projet, faire réagir et mettre à l’épreuve de la critique et de la pratique. Par les réactions suscitées, le projet se voit réajusté et précisé.
Faciliter la mise en œuvre des pistes testées et priorisées en participant à des moments clés de la phase de réalisation.
Recueillir les outils et expériences d’innovation publique menées en interne et dans d’autres administrations et les partager.
Proposer des événements pour fédérer, animer et élargir la communauté des innovateurs.
Nous avons souhaité compléter cette présentation du Labo par un recueil de témoignages. Ceux des ambassadeurs, d’une part, l’occasion d’un moment de retour sur expérience : ce que la Transfo a fait évoluer dans mes pratiques professionnelles, ce que j’ai appris, les difficultés que j’ai rencontrées. Ceux des partenaires, d’autre part, qui ont pu s’étonner de certaines pratiques de la Transfo et en apprécier d’autres. Quels ont été pour eux les apports de notre intervention et les possibles manques et regrets ? Ces informations sont d’un grand intérêt pour notre recul critique et viennent alimenter tant l’expo que, de manière plus complète, une vidéo qui sera diffusée au sein de la collectivité.
Voici un petit aperçu des discours récoltés auprès de nos partenaires :
« L’expérimentation a permis de voir comment ça pouvait s’ancrer au sein du service. En testant de manière ludique, ça enlève des barrières : le test permet de se poser la question. »
« Faire appel au labo, c’est maturer un processus, avoir une posture de chercheurs. Si le service vient pour trouver une solution toute prête à son problème, ça ne fonctionne pas. »
« C’est vraiment intéressant d’avoir des ambassadeurs en provenance de multiples services: cela permet de se confronter à un point de vue extérieur à notre projet (…) sinon on est vite bloqué dans nos métiers, dans notre quotidien … les ambassadeurs ont un regard complètement neuf et professionnel sur notre projet »
« Un atout majeur pour nous ça a été de passer du discours à l’action sur le fait de questionner les besoins et attentes des familles. Cet objectif a été bien identifié mais entre le formuler et le réaliser c’est autre chose; là la Transfo nous a vraiment aidé à le mettre en œuvre et le concrétiser. »
Lors de la session 12, des scénarios imaginés suite à notre phase d’enquête ont pu être mis à l’épreuve de l’expertise de divers acteurs. Des apports originaux comme des points de vigilances nous ont été signalés et les scénarios ont été précisés. Reste à en tester concrètement la faisabilité en mobilisant le prototypage, l’expérimentation et l’entretien. L’équipe des résidents, en dialogue avec le service, a sélectionné 3 scénarios dont les tests paraissent riches en enseignements : des points concrets de fonctionnement (transport des outils, mise en place d’un partenariat avec un Fablab), la cohérence avec des besoins existants (l’accueil de résident, les outils pertinents pour les ateliers de médiation).
Demain, nous imaginons que le Muséolab mette à disposition une bibliothèque d’outils mobiles (numériques et plastiques) et un moyen de transport (vélos cargos électriques) pour permettre aux chargés de médiation d’explorer de nouveaux formats d’ateliers avec leurs publics. Ils s’y rendent, empruntent le matériel, se déplacent jusqu’à leur musée et rendent le matériel après emprunt.
Concrètement, il s’agit ici de tester quoi et comment transporter et de se rendre compte de la pertinence de la proposition de ce Muséolab mobile par rapport aux besoins des médiateurs. Une équipe s’est ainsi munie d’un vélo cargo, propriété du service déplacement de l’Eurométropole de Strasbourg, pour y transporter des prototypes en carton de divers outils à taille réelle. Ils sont allés à la rencontre de médiateurs dans leurs musées et ont investi les espaces pour susciter réactions et commentaires.
Là encore, des limites et des éléments pertinents ressortent de ce test qui permettent de faire un ensemble de préconisations pour la mise en place d’une déclinaison mobile du Muséolab : choisir des outils qui soient transportables et qui répondent aux besoins des médiateurs, encadrer le prêt de matériel et son entretien, former le personnel.
Demain, le Muséolab et les ateliers de médiation sont le lieu de résidences : quels en seraient les objectifs et le fonctionnement ? Serait-elle axée sur la création, la médiation ou la recherche ? Quelles seraient les attentes du service ? Quels résidents seraient intéressés, issus de quelles disciplines et pourquoi ? Quel en serait le cadre : budget, espaces, outils, temporalités ? Une équipe se munit d’un flyer qu’elle a conçu sur le modèle d’un appel à résidence pour rencontrer des artistes, une scénographe et une restauratrice et recueillir leur avis.
Deux parcours de résidence distincts sont ressortis de ces entretiens :
– Une résidence de création et/ou recherche : le résident poursuit un projet de recherche/de création qui donne lieu ensuite à une démarche de médiation en collaboration avec l’équipe du service.
– Une résidence de médiation : le résident imagine des outils et dispositifs de médiation alternatifs en collaboration avec le service et potentiellement en lien avec une exposition du service.
A été pointée la nécessité d’établir un contrat clair entre les 2 parties, résident et service, notamment concernant les attentes et les temporalités qui doivent être spécifiques à chaque intervention.
Et si demain, les chargés de médiation utilisaient certaines machines d’AVLab, telles l’imprimante 3D ou la découpe laser ? Pour le Muséolab, cela représenterait un gain financier et d’espace et lui permettrait de bénéficier de l’expertise du FabLab en termes de formation et de maintenance des appareils. Une équipe de la Transfo accompagne un agent du service éducatif et culturel des musées à AVLab pour réaliser avec la découpe laser un portrait et un lettrage en lien avec une exposition du Musée d’Art Moderne et Contemporain. L’objectif est de tester : les aspects logistiques et pratiques, la facilité de réalisation du projet et de prise en main des machines ; également de se rendre compte des conditions d’accès et administratives, des tarifs, de l’accompagnement et des formations.
Une bonne expérience pour l’agent du service : “Pour moi cette expérimentation est en pratique très positive. La fabrication est facile et rapide.” Dans le but de mettre en place cette mutualisation, il faudrait veiller à : faire connaître le potentiel des machines pour que les agents aient le réflexe de s’en servir, acheter du matériel en complémentarité avec le FabLab et mettre en place un contrat de maintenance avec AVLab.
Nous avons mené avec le service éducatif et culturel des musées de la ville de Strasbourg une démarche d’enquête puis de test extrêmement riche en enseignements et en belles rencontres. Pour un compte-rendu complet, nous renvoyons au livrable téléchargeable depuis ce lien : https://docs.google.com/presentation/d/1FqUimZN02pYqJin7D9YwtZDG0xfCLV1B7H0YfW-F7JM/edit?usp=sharing