Session #8 et #9 : ouvrir les possibles du futur labo

En parallèle des cas pratiques, la transfo avance, en cet hiver 2018-2019, sur l’objectif de création du labo.  Un travail mené de bout en bout avec le groupe labo, comprenant les résidents, les ambassadeurs de la transfo, le service R&D, et des acteurs de l’innovation à la MEL, proche de nos sujets (participation citoyenne, communauté d’innovation sur le territoire, développement économique ESS, RH).

Le travail de préfiguration du labo peut se séparer en trois grands champs qui sont interconnectés : son positionnement et son offre de service, sa gouvernance et les modes d’implication des communautés (utilisateurs, innovateurs du territoire…), ses ressources (lieux, équipe, outils, financement).

 

Des « briques de labo » récoltées au fils de la transfo

 

Tout au long de la transfo nous avons déjà défriché ces champs. Avec nos trois premiers cas pratiques (Amelio, les espaces vacants, et le recrutement) nous avons expérimenté différentes promesses (réparer un dysfonctionnement ; accélérer la montée en politique d’un projet ; renouveler les imaginaires d’un métier), différents produits de sortie (enquête d’usage, Cahier d’idée , visualisation prospective, canevas de nouveau service, construction d’un démonstrateur…).

Nous avons également pu tester des formats d’implication des porteurs de projets différents, de l’immersion dans le projet (cas espace Vacants) à la participation de tout un service à un workshop (cas recrutement), en passant par une implication plus classique, en pointillée (cas Amelio).

Et au fil des sessions, nous avons recueilli des points de vigilance pour le futur labo (prise de décision partagée, rythme et mode d’implication des ambassadeurs) et des bonnes pratiques, grâce notamment à l’outil de capitalisation continue (on en parle plus en détail ici)

 

Un atelier préliminaire sur le futur lieu

 

Par ailleurs, le déménagement de la MEL prévu en 2020 dans un nouveau siège a accéléré la réflexion sur le lieu du futur labo. Très tôt dans la transfo, une opportunité d’espace pour le labo s’est présentée au rez-de-chaussée de ce nouveau siège. Dès la session 6, nous avions étudié la possibilité de cette option, lors d’une « journée labo ». Nous avions dégagé des hypothèses d’occupation, et se faisant, les premières hypothèses de fonction (bureau, espaces événements, atelier…) du futur labo.

 

Appréhender les différents axes de positionnement possibles

 

A 6 mois de la fin de la transfo, nous abordons une nouvelle phase de construction du labo. Objectif : enrichir notre vision sur chacunes des briques, et dégager des tendances en deux temps : en décembre 2018 (session 8) une introduction aux positionnements possibles, en janvier 2019 (session 9), approfondissement des offres et des modèles de gouvernance.

En décembre 2019, nous proposons donc au groupe labo d’explorer des axes de positionnement possibles pour le futur labo : un labo qui innove en réparant les dysfonctionnements, un labo qui pense l’avenir à 20, 30, 50 ans, un labo qui accélèrent des projets, qui pilote de grands défis de politiques publiques… il n’y a pas qu’un seul modele de labo !

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Après une après midi de discussion et d’illustration des différents modèles, les participants discutent en petits groupes, des axes de positionnement les plus porteurs pour la MEL. Ils semblent particulièrement sensibles à la capacité du labo à construire une vision porteuse et motivante qui met en mouvement l’ensemble de la MEL. Autre aspect clé, qui a presque valeur de point de vigilance : le futur labo ne doit pas être le seul dépositaire de la créativité à la MEL, mais plutôt jouer un rôle d’exhausteur des projets. En fin d’atelier, deux axes se démarquent : l’innovation orientée vers des grands défis et l’accélération de projets.

Reste que pour beaucoup, ces axes restent très nébuleux : quelles offres de services induisent ils concrètement ?

 

Offre de service : décryptage de formats originaux

 

C’est la question que nous creusons lors de la session 9, en janvier 2019. Pour ce faire, le groupe labo explore  une quinzaine de formats d’intervention de labo venant du monde entier, de l’incubateur de la DINSIC beta.gouv à l’appel à projet innovant du Nesta Challenge prize center, en passant par les programmes outre atlantique de notre partenaire de bloomberg I-teams, le programme de capacité d’agent du laboratoire Chilien Experimenta, ou encore les formats courts de type hackathon.

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Chaque projet répond à plusieurs axes de positionnement, à sa manière. Leur exploration nous permet de rentrer dans la granularité des modes d’intervention, de comparer les différentes temporalités – de 1 jour à 3 ans – les différents modes de saisine – de la commande politique au principe de « contributeur-décideur » – différents niveaux d’ouverture vers l’extérieur.

Pour chaque programme, les participants identifient les spécificités et les aspects inspirants. L’exercice permet de confirmer certaines tendances déjà identifiées lors de la session 8 (innovation orientée impact, accélération de projet), d’identifier des éléments “repoussoires” (approches trop descendantes, offres uniquement adressées aux managers) et, en filigrane de quasiment toutes les analyse, l’envie d’un labo qui permet d’être plus en lien avec le réel et l’extérieur de la MEL, qu’il s’agisse d’usagers ou de communautés extérieures.

Nous sélectionnons 6 cas à approfondir, en regardant plus précisément les modes d’implication, de recours et de décision de ces programmes. En d’autres termes, leur gouvernance. L’exercice proposé est difficile : le groupe labo ne trouve pas toujours des sources suffisantes pour répondre à toutes les questions, et après une grosse matinée de recherche, la fatigue se fait sentir.

 

Identifier les leviers de mobilisation interne

 

Nous finissons cette session labo très dense par un atelier visant à identifier les leviers de mobilisation en interne, et l’élargissement de la communauté du labo. Plus spécifiquement, nous cherchons à définir collectivement comment associer les élus et la communauté des porteurs de projets innovants à la préfiguration du labo. Plusieurs pistes sont abordée – notamment l’hypothèse d’un appel à projets – sans pour autant faire l’unanimité dans le groupe. Une idée semble néanmoins mettre tout le monde d’accord : celle d’une journée de croisement entre Labo et porteurs de projets déposés dans le cadre de la World Design capital, qui aura lieu en 2020.

 

Cette deuxième phase de construction du labo nous a permis de recueillir une matière suffisante pour préfigurer un premier scénario de labo « pièce à casser », qu’il nous faudra challenger et enrichir lors de la phase suivante.

Rendez-vous en session #10 pour la suite !