Tester de nouveaux usages citoyens pour une ancienne base militaire (Cas pratique #3 – Session # 6 – #12)
La région Grand Est accueille une importante quantité de friches militaires, ce qui est l’occasion de s’essayer à une nouvelle forme d’urbanisme, l’urbanisme transitoire. Redonner vie de façon éphémère à des bâtiments ou des terrains en attendant qu’ils soient transformés, tester des usages possibles dans la perspective de dessiner un nouveau projet sur un espace laissé vacant, animer le territoire, favoriser l’appropriation sociale et le dialogue, révéler les besoins locaux, optimiser l’usage des espaces disponibles notamment dans des contextes de pression foncière importante… Des collectivités de plus en plus nombreuses voient l’urbanisme transitoire comme un nouveau levier et une nouvelle forme d’aménagement, développant quelques expérimentations ou concevant une véritable politique publique dans ce domaine.
La base aérienne de Metz-Frescaty est une ancienne base militaire de l’armée de l’air française située au sud de Metz et fermée en juin 2012. La Métropole, désormais propriétaire, pilote la reconversion du site de 400 hectares: 15 entreprises se sont déjà installées, plusieurs projets de logements sont prévus, ainsi que des terrains pour la formation des équipes nationales de football et pour l’expérimentation agricole. Néanmoins, permettre aux citoyens de se réapproprier ce terrain, fermé pendant des décennies, est une question importante pour la Métropole et un défi pour son administration. Les urbanistes en charge du projet souhaitent expérimenter des formes d’occupation temporaire afin de tester de nouveaux usages pour les citoyens, mais se sentent, pour cela, peu outillés en termes de méthodologie.
Comment impliquer les commerces autour du site ? Comment être aidé par une association pour faire un diagnostic du lieu? Comment donner envie sans promettre la lune ? Comment intéresser les élus à ce sujet? La Transfo a proposé aux chefs de projets du service urbanisme les accompagner sur ce sujet, avec une approche qui pourrait être ensuite transférable avec les autres espaces vacants détenus par Metz Métropole.
C’est, pour le laboratoire, l’occasion de tester une intervention en début de projet, sur un sujet très stratégique et politique.
Pour les ambassadeurs, c’est aussi l’occasion de tester des méthodes de veille, de benchmarking, d’interview de porteurs de projets.
En 6 sessions (5 jours), les ambassadeurs ont exploré, interviewé et analysé 3 projets d’urbanismes transitoire développés ailleurs, en France et en Europe… Ils ont en parallèle interviewé une vingtaine d’acteurs du territoire pour donner à voir l’imaginaire autour du plateau, les envies, les freins et les leviers sur lesquels le service d’urbanisme pouvait s’appuyer. Suite à cela, les ambassadeurs ont travaillé sur 3 pistes :
1/ un protocole d’ouverture du site en tant qu’espace de picnic pour les prochains mois (à tester à partir des beaux jours)
2/ un test pour sensibiliser les élus à ce sujet méconnus (en attente des élections)
3/ un cahier des charges pour une association de vélo qui aurait accès au site et ferait remonter les éléments du terrain.