Session #6 Lancement du cas pratique Frescaty
Pour cette 6e session, nous nous délocalisons au plateau de Frescaty. Cette ancienne base militaire de 380 hectares fait aujourd’hui l’objet de projets de réaménagements tels qu’une zone d’agrobiopole, un centre d’entrainement pour le FC Metz et une plateforme logistique. Au delà de ces 3 (futurs) espaces emblématiques de Frescaty, demeurent de nombreuses zones floues. C’est pourquoi nous avons décidé d’axer ce cas pratique #3 sur la découverte de l’urbanisme transitoire et tester une démarche de lancement de projet qui n’est pas complètement défini en amont.
Découverte du lieu et du cas pratique
Clarisse, urbaniste en charge du projet, introduit la session avec une explication du réaménagement du site, une histoire du lieu et une visite guidée. La base est impressionnante avec ses merlons (amas de terre pour protéger les avions en stationnements), la piste d’atterrissage de 2,4 km de long et ses 120 bâtiments presque tous vides. Un petit groupe d’ambassadeurs est chargé de compiler les données afin de créer un petit outil de médiation que l’on testera plus tard, Les Incollables de Frescaty.
Revenus à notre espace de travail, Juliette nous fait une introduction à l’urbanisme transitoire en s’aidant de la vidéo faite par l’équipe REFILL, un projet traitant de ces questions à l’échelle européenne. Afin de bien comprendre les enjeux de cette nouvelle pratique, nous enchainons avec 3 volets de travail:
Volet 1/
Enquête autour des pratiques d’urbanisme existantes à la Métropole de Metz : quelles sont les méthodes et pratiques actuelles ? Quelle est la perception de l’urbanisme transitoire par les urbanistes n’ayant jamais expérimenté cette démarche ? De cette enquête ressort un parcours à plusieurs entrées représentant la conduite d’un projet d’urbanisme (classique). Sont mis en avant les éléments pouvant être des freins ou des leviers à la conduite de projet d’urbanisme transitoire.
Volet 2/
Veille approfondie en groupe auprès de porteurs de projets d’urbanisme transitoire.
Au menu:
– Plateau urbain, collectif ayant notamment travaillé sur Les grands Voisins à Paris
– Agathe Chiron du collectif Barbara
– Margaux Milhade du projet Bataville
Après avoir pris connaissance des projets, les ambassadeurs préparent une trame d’entretien téléphonique. Ces entretiens sont ensuite retranscrit via un grand poster avec l’aide de résidents.
Volet 3/
Veille élargie à de nombreux projets. L’objectif de cette séquence n’est pas tant d’aller en profondeur dans chaque projet mais de découvrir la diversité de projets existants.
Ce travail a aussi pour but d’éclairer différentes plue-values pouvant être recherchées via un projet d’urbanisme transitoire: création d’une plue-value économique, occuper un temps de chantier, créer du lien intergénérationnel, valoriser la mémoire d’un lieu, permettre un territoire auto-geré, changer l’image d’un quartier, préfigurer des usages et tester des espaces, apporter de nouveaux services aux riverains, rapprocher 2 territoires…
Restitution de la veille et des enquêtes
Les urbanistes Clarisse et David nous rejoignent le deuxième jour pour assister à la restitution de ce travail introductif. Les enquêtes auprès d’urbanistes et les entretiens avec des porteurs de projets d’urbanisme transitoire ont été particulièrement inspirants pour nos ambassadeurs. Préparer ce temps de restitution permet de tester différentes formes de capitalisation : poster à main levée avec l’aide de designer pour la facilitation graphique, présentation succincte en 4 slides, parcours utilisateurs… Nous regrettons collectivement de ne pas avoir directement associé Clarisse et David aux temps de contacts avec les acteurs.
Préparation du terrain
Cartographie d’acteurs
Nous poursuivons notre journée en cartographiant tous les acteurs à proximité du Plateau: commerces, lycées et écoles, associations… Cette cartographie nous sera utile par la suite lorsque nous chercherons à enquêter sur le terrain. {photo} Le but de ces enquêtes sera de comprendre quel est le niveau de connaissance du Plateau de Frescaty, les biais par lesquels le public a eu accès aux informations, l’imaginaire que véhicule l’ancien site militaire, les appétences de chacun pour des possibilités d’aménagement et de potentiels partenaires.
Idéation
Le site étant resté longtemps fermé au public, il est difficile de questionner ce dernier sur ses envies et ses besoins lié au Plateau. Les résidents y ont vu l’opportunité de tester un autre format d’enquête, les enquêtes outillées de cartes à réactions. Ces cartes, comme leur nom l’indique, ont pour vocation de créer du débat, des réactions, d’aider à la discussion. Elles ne sont en aucun cas la recherche de validation d’une idée en particulière mais permettent de dessiner en creux les envies, les besoins et les craintes des usagers enquêtés.
Afin de produire ces cartes à réactions, nous nous focalisons sur l’objectif d’ouvrir le lieu au public et sur le lieu de l’infirmerie à l’entrée du site. Nous nous lançons alors dans une séquence d’idéation en lien avec l’ouverture de l’infirmerie au public. Les ambassadeurs sont invités à croiser un lieu particulier de l’infirmerie (les couloirs, le parking…) et une plue-value (créer du lien intergénérationnel, changer l’image de la métropole…). Les idées produites sont ensuite regroupées et hiérarchisées. La formalisation des cartes à réactions à partir de ces idées se fera entre les deux sessions par les résidents.
Poursuite du travail sur le labo: des portraits de labos extrêmes
L’objectif de la journée et de se projeter sur des labos ayant des positionnements très différents les uns des autres, de préparer de la matière pour la kermesse (évènement public de la session #8 à venir), éviter les portraits “eau tiède” et « fourre-tout ».
Par petits groupes, ils tirent au sort un positionnement de « labos extrêmes » que les résidents ont préparés à partir du travail de la session précédente:
- un laboratoire “Concret”
- un laboratoire “Démarreur”
- un laboratoire “diffuseur de culture”
- un laboratoire “prospectif”
- un laboratoire « accompagnement au changement ” (transfo en interne, QVT…)
- un laboratoire “spécial élus”
- un laboratoire spécial citoyen
Pour chacune de ces propositions, les agents esquissent le fonctionnement de ce labo (quelles sont les missions principales ? à qui est-il rattaché ? Comment est constitué son équipe ?…).
Nous terminons la session par un débriefing avec un sentiment général d’avoir du mal à se projeter dans l’utilisation des cartes à réactions et d’être (ça y est!) rentré dans le dur du sujet sur le labo.