Session #12 & #13 : repenser le mobilier de convivialité des Espaces Naturels Métropolitains (cas 4)
En Avril, mai et juin 2019, et grâce au travail précieux de coordination de Silvère, notre résident à domicile, toutes les conditions sont réunies pour mener nos deux derniers chantiers : le projet de conciergerie du programme « heure de pointe » de lutte contre la congestion urbaine (dit « chantier conciergerie ») , et le projet de refonte des tables de piquenique des Espaces naturels métropolitains (dit « chantier ENM »). Lors de ces trois sessions, nous avons travaillé ces deux chantiers en parallèle, en plus des temps dédiés au labo où le groupe sera réuni.
Contexte du cas
Du coté du cas « ENM », c’est Etienne Fortin, représentant des Espace naturel métropolitain Val de marque qui sera notre porteur de projet. La problématique des tables de pique-nique semble être depuis longtemps posée pour le service : pas adaptées aux enjeux de mobilité réduite, installées sans réelle stratégie dans les espaces, elle soulèvent en plus un ensemble de sujets connexes, comme la gestion des barbecues sauvages et les déchets générés par les visiteurs. Le projet de refonte de ce mobilier est dans les cartons mais sans être prioritaire depuis déjà plusieurs années : Lille Capital Mondial du Design est l’occasion parfaite de le réactiver.
Des tables de pique-nique à la gestion de la convivialité par le mobilier
Après un temps de discussion nourrie et déjà pleine de piste de travail, le groupe décide de mettre en application les préceptes de la transfo, et d’aller sur place pour s’imprégner de la problématique : direction le parc du Héron à Villeneuve-d’Ascq, classé réserve naturel et comptant parmi les Espaces Naturels Métropolitains directement concerné par la problématique. D’abord, l’immersion : nous pique-niquons directement sur site en cette journée ensoleillée d’avril !
Au delà du moment de convivialité, c’est l’occasion de voir de près ces tables de pique-nique rustiques. Nous nous dirigeons ensuite aux abords du parc dans les locaux de l’équipe des ENM pour approfondir la problématique et proposer un accompagnement « lab ».
Et si nous repartions des usages pour reposer la question des tables de pique-nique ? Pour prendre un peu de recul, nous proposons de d’abord la problématique par la notion de convivialité : comment gérer la convivialité et ses externalités dans un espace naturel ? Comment le mobilier peut il être un élément d’une grammaire d’une convivialité protéiforme, respectueuse de la diversité des usages et des enjeux de préservation du site dans un espace naturel ? Pour adresser cet enjeu, nous proposons un déroulé méthodologique sur trois sessions pour imaginer un cahier des charges de conception de plusieurs prototypes de mobilier de convivialité.
Six pistes pour revisiter la convivialité en espace naturel
De retour en mai 2019 lors de la session 13, nous nous appuyons donc sur les immersions menées par les ambassadeurs, et la veille créative sur la convivialité réalisée en fin de session précédente pour élaborer des premières hypothèses.
Avec l’aide précieuses de Delphine Eslan la direction de la participation, qui avait déjà mené un travail de participation citoyenne sur le parc, nous identifions 6 thématiques de travail, avec chacunes une à deux idées de projets bien concret.
Deux grandes thématiques sont structurantes :
– La déclinaison des mobiliers & adaptation topographique, avec la création d’une grammaire mobile de la convivialité dans le parcs articulant un mobilier classique amélioré (reprise du mobilier existant bancs et tables classiques) et un mobilier modulaire ( un module simple et déclinable sur différents aspects -préau, estrade, esplanade, ombrelle, …)
- – L’information & la signalisation, avec pour idée principale une démarche de construction d’une cartographie sensitive aboutissant à un zonage selon les usages comme guide pour l’installation des mobiliers et une mise en avant des
centralités symboliques comme les ponts.
Les 4 autres pistes agissent sur un levier ou une problématique spécifique identifiée :
– Le confort dans le parc (accessibilité, aménités…), avec pour piste pratique l’installation de « Cabanons sanitaires”, et la mise en place d’un prêt de petit mobilier et objet confort (hamac, plaide,..)
– La gestion des barbecues, avec le développement d’un mobilier de barbecue en dur
– L’accueil des grands groupes avec notamment l’idée d’une approche partenariale avec les infrastructures voisines déjà équipées de grands parking
– la gestion des déchets, avec pour piste concrète l’aménagement de “points tri” au niveau des parking, et un relai informatif sous forme de signalétique simple et discrète sur le mobilier.
L’équipe d’Etienne accueille ces pistes de manière enthousiaste. Les échanges entre les ambassadeurs et les agents des ENM montrent l’importance d’un ancrage des solutions envisagées dans la réalité de la gestion du Parc. Elles montrent aussi l’envie d’une participation des usagers qui ne soit pas vécue comme l’opposition entre les intérêts des uns ou des autres ou comme une concurrence faite à l’expertise professionnelle. L’idée fait son chemin : et si le sujet de la convivialité permettait de poser d’une nouvelle manière la participation des usagers à la gestion du parc ?
La dernière session de ce cas pratique a deux objectifs : mieux partager les enjeux et la veille créative proposée par les ambassadeurs pour embarquer l’équipe en charge du parc vers une dynamique traduite par des solutions concrètes et motivantes. 6 membres de l’équipe sont présents cette fois, et après avoir exposé les enjeux l’historique du cas pratique, on essaie de positionner sur deux axes des idées inspirantes, selon des critères de gestion et de convivialité/confort.
A travers cette approche par des solutions potentielles, c’est aussi un fonctionnement de projet qui se met en place, avec les contraintes d’une équipe très mobilisées sur le terrain. Pour le labo c’est aussi l’occasion d’enclencher une dynamique de projet partagé entre la direction de la participation citoyenne, et le Parc du Héron.
Et si un des enjeux de la participation citoyenne passait par des dynamiques de conception partagée ? C’est bien l’objet du POC qui sera développé à la rentrée avec un prestataire designer des politiques publiques.