La Transfo Metz, session #1: Planter le décor
L’enjeu de la Transfo est de préfigurer la future fonctionnalité R&D de la métropole (souvent appelé « Labo »). Pour cela, Metz Métropole et l’équipe de la 27e Région, association à l’origine du projet, font le pari qu’il faut travailler avec les agents pour mieux comprendre les besoins, la culture de la collectivité, et diffuser de nouvelles méthodes de travail au sein de la collectivité.
Pour entrer dans le détail de ces 2 jours de décembre, voici quelques précisions:
Les acteurs:
– 3 résidents issus des sciences humaines et du design: Zoé Aegerter et Lilas Ozanne (designers), et Gregory Combes (sociologue) vont animer les sessions de travail pendant toute la Transfo.
– Sur place, 2 résidents à domicile Gilles Franchetto et Marie-Camille Levionnais + un.e en recrutement.
– Pour nous épauler, Sylvine de Bois-Choussy de la 27e Région fait la coordination entre les résidents, la métropole et les autres Transfo.
– Et bien sûr, 17 à 20 ambassadeurs, agents de la métropole. Même si nous faisons collectivement le constat que toutes les catégories ne sont pas équitablement représentées, nous apprécions la diversité de métiers: gestion des déchets, documentaliste, juriste…
Le décor:
– Un territoire étendu, plutôt rural autour d’une grande ville,
– Des élections municipales à venir,
– La maison de l’Archéologie et du Patrimoine,
– Deux langages en vigueur : d’un côté un langage administratif fait d’acronymes, de « codir » et de « comités de pilotages »… de l’autre, un langage venant des sciences humaines et du design, parlant « d’innovation », de « co-conception », de « labo »…
L’objectif de cette première session est double: apprendre à se connaître mutuellement et appréhender les objectifs de cette Transfo.
Jour 1
La première journée s’organise en 2 temps. Le matin, présentation de chacun et de la démarche.
Après un tour de table, nous faisons un premier état des lieux des besoins de changements au sein de la métropole.
L’exercice se déroule ainsi:
1/quels sont les besoins de changements à l’échelle individuelle, au sein de son service ou de la métropole en lien avec le territoire?
2/ quelles sont les craintes vis-à-vis de ces transformations (ou absence de transformation)?
3/ quelles sont les opportunités, les leviers sur lesquels nous pouvons nous appuyer?
Cet exercice a pour but de mettre à plat les envies et besoins de chacun ainsi que de mieux comprendre les enjeux vécus par les agents au quotidien.
La matinée se poursuit avec un « débat mouvant » autour des enjeux portés par la transfo.
3 questions sont soumises aux ambassadeurs, qui doivent se positionner physiquement du côté « oui » ou du côté « non » pour qu’un débat puisse avoir lieu. Nous voulons ici travailler autour des préjugés de chacun et dédramatiser le jargon de « l’innovation publique ».
Les questions posées sont les suivantes:
Il vaut mieux faire confiance aux experts plutôt que de co-construire avec tout le monde (agent, usager, etc.) ? L’innovation ça coûte cher? Les labos c’est pour les bobos?
L’après-midi, introduction au 1e cas pratique.
Les cas pratiques sont des cas réels de la collectivité que nous prenons pour nous entraîner et tester de nouvelles méthodes. Aussi, il ne s’agit pas de conduire une prestation de design ou de sciences sociales, ou de résoudre tous les problèmes que présentent le cas, mais plutôt d’explorer le potentiel de méthodes décadrantes pour amener d’autres façons de travailler. Si le test est concluant, les ambassadeurs repartent dans leurs services en ayant exploré de nouvelles méthodes de travail, les porteurs du cas pratique avec des pistes d’amélioration auxquelles ils n’auraient peut-être pas aboutit avec des méthodes plus traditionnelles. Si le test n’est pas concluant, nous faisons un travail réflexif pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné (le fait que les ambassadeurs débutent dans l’apprentissage de ces nouvelles approches, des méthodes mal choisies ou non appropriées à la culture de la métropole, un temps trop restreint, etc) et nous tachons de prévoir les changements pour la bonne marche de la Transfo et du futur labo.
Notre premier cas pratique traite des questions de mobilité au travail: Comment encourager les mobilités douces pour les mobilités professionnelles? Il est porté par Anne qui participe aussi à la Transfo comme ambassadrice. Collectivement, nous décortiquons le sujet et définissons notre problématique de travail.
Puis, nous nous répartissons par groupe:
- 1 groupe veille se penche sur les différentes études publiées sur le sujet par la métropole et par des chercheurs en sociologie
- 1 groupe enquête suit des collègues dans leur déplacements ou mène une série de petits entretiens à la volée
Nous cherchons ici à récolter des premières impressions afin de dégrossir le terrain. La question des déplacements à la particularité de parler à tout le monde, chacun à une opinion dessus et ce n’est pas un domaine réservé à des questions d’expertises. Nous avons à coeur d’entendre une vérité de discours sur ce domaine, même s’il ne s’agit que de 15 min d’interviews par personne.
jour 2
Le travail d’enquête se poursuit. Nous demandons à chaque groupe de restituer ses observations sur un tableau commun découpé d’un côté en modes de transport et de l’autres en catégories d’informations (pratiques inspirantes, regards sur un autre mode de transport que le sien…). Ce tableau nous permet de croiser les données récoltées.
Puis, nous organisons cette matière en 3 catégories : « les grands enseignements », « les dysfonctionnements » et « les chantiers » que cela ouvre pour les prochaines sessions de travail.
Pour conclure cette journée, débriefing de la session.
Quelques exemples de remarques pour le débriefing:
- enjeux de la transfo pas clairs pour tous le monde (exemple: quel est le rôle des ambassadeurs?),
- comment faire en sorte que les agents de catégorie C se sentent légitimes de participer à ce genre de démarche?
- sentiment partagé d’un besoin de décloisonner le travail et enthousiasme collectif a l’idée de travailler ensemble
La session prochaine, nous nous retrouvons le 14, 15, 16 janvier pour continuer nos cas pratiques, aller un peu plus loin dans la sensibilisation à des approches de design ou de sciences sociales au sein de l’administration, et un premier accrochage public du travail produit à la Transfo!