Transfo Paris Session#11 – Vous prendrez bien un peu de labo ?
Pour cette session nous sommes une nouvelle fois accueillis par la Mairie du 10e arrondissement, qui nous met à disposition son ancienne bibliothèque au dernier étage.
Ce sera une session un peu particulière : nous passerons la majeure partie du temps répartis en deux équipes pour poursuivre le travail de test du labo (entamé au cours de la dernière session), via deux cas pratiques distincts.
Le brise-glace de ce matin est inspiré du voyage que Julien a effectué auprès de nos amis de l’i-team de Los Angeles. À partir de noms inventés par les résidents (la Sogemup, l’ABZ et le Baron Noir), des groupes de trois personnes doivent expliquer de quelle organisation il s’agit et dessiner un logo. Créativité et bonne humeur assurés pour ce brise glace mené en 30 min top chrono !
Dans la foulée, nous consacrons deux heures pour faire le point sur le labo:
- d’abord un résumé des apprentissages fait par Sophie Largeau au cours de ses explorations de laboratoires d’innovation dans des grandes organisations.
- puis un requestionnement collectif autour des premiers schémas illustrés du futur labo, présentés la semaine précédentes au cabinet de Patrick Branco-Riveau.
Très vite, l’équipe en charge de l’accompagnement du projet « médiation numérique des bibliothèques » doit se réunir pour préparer la séance qui se tiendra l’après-midi avec les agents des bibliothèques réunis par la Direction des affaires culturelles. Le groupe se sépare en deux.
Groupe 1 – L’école-Oasis, rencontre avec Léa Vasa
De son côté, l’équipe en charge de la Mairie du 10e, refait le point sur l’échange mené avec Léa Vasa sur la commande de l’école Oasis. Fort heureusement, Léa Vasa accompagnée de son assistante-stagiaire Clémentine Gallot, a pu nous rejoindre l’après-midi pour poursuivre l’échange.
Le défi est important : il s’agit de tester dans le 10e arrondissement la mise en oeuvre d’un projet à caractère prioritaire lancé par la Ville de Paris, sur le thème de la Ville Résiliente. L’idée serait d’aménager un équipement qui serait susceptible de remplir des fonctions « d’Oasis », accueillant les habitants les plus fragiles en cas de canicule ou d’inondation.
Avant de rencontrer Léa Vasa, l’équipe, comme à chaque fois, s’interroge sur la fonction du labo qu’ils testent. Ici, il s’agit d’une sorte d’aide au démarrage et à la concrétisation d’un projet qui paraît encore assez peu défini, en faisant appel à la posture de questionnement décalé et de méthode créative et coopérative spécifique à l’esprit du Labo.
L’échange avec Léa Vasa est très fructueux, elle valide ces principes et énonce une première liste de personnes qui seront impliquées dans l’élaboration du projet.
L’équipe en charge de l’école Oasis s’organise pour élaborer une stratégie précise d’intervention à proposer à Léa Vasa l’après-midi. En résulte un planning, des thématiques de travail et des dates possibles d’intervention.
Le résultat est riche d’enseignement pour le laboratoire : A quel point peut-on requestionner la commande (une école-Oasis ou un équipement-Oasis) ? Comment peut-on faire venir des usagers ? Quel est le meilleur format de travail pour faire émerger des idées qui peuvent être concrétisées sur un équipement du 10e arrondissement ? Comment inviter des personnes susceptibles d’apporter un regard décalé aux participants à la démarche ? Comment intervenir pour apporter un réel effet de levier au projet porté par l’élue ?
RDV à la prochaine session pour affiner le questionnement.
Groupe 2 – la médiation numérique dans les bibliothèques.
Nous travaillons avec le réseau de bibliothèques parisiennes. Cécile Quach est venue chercher la Transfo pour former un cercle de travail solide entre différents acteurs de la médiation numérique en bibliothèques et pour questionner l’avenir de cette dernière. Le labo doit-il adopter une posture de prestataire, de formateur ou une posture entre les deux? C’est la dernière option qui a été choisie.
Lors de la dernière session, le « groupe bibliothèque » a rencontré Cecile Quach et circonscrit avec elle (et non pas circoncit, n’est-ce-pas Arnaud?) le sujet, les attentes, les délais… Il a été décidé que le groupe des agents de bibliothèque viendraient travailler pendant les session Transfo d’Octobre et Novembre.
Entre les sessions, un travail impressionnant a été fourni par les ambassadeurs pour proposer un programme d’animation (doc de travail à télécharger).
C’est l’occasion de tester les acquis, de mettre le doigt sur les difficultés ou les incertitudes de chacun vis à vis de 1 an de travail Transfo. Pour le labo, il s’agit de tester sa capacité à former un réseau d’acteur, à faire de l’accompagnement sur le terrain.
Jour 1
1 – Accueil des agents de bibliothèque. Présentation de la Transfo sous forme de questions-réponses entre 2 ambassadeurs. Nous avons sous-estimé la nécessité de demander à Cécile Quach de faire une introduction à la séance de travail, car nous réalisons par la suite que pour beaucoup, le contexte n’est pas clair (dates de livrables, historique de la démarche…).
2 – Photo langage: chaque participant doit choisir une image qui représente pour lui la médiation numérique. Les réflexions sont riches mais abstraites. C’est un premier pas pour aborder la thématique, illustrer la variété des points de vue sur le sujet et se mettre dans un bain créatif et visuel.
Question pour le labo: comment capitaliser à partir d’un photo langage? Que fait-on des images/notions abordées, et comment peuvent-ils nourrir concrètement la réflexion?
3 – Présentation des méthodes et postures des enquêtes terrain (être observateur, être interviewer, être photographe). Les groupes sont constitués en fonction des lieux qui ont été pointés en amont par les agents du groupe bibli (merci à Véronique pour la prise de rendez-vous!).
6 lieux d’enquêtes:
- La Mednum https://lamednum.coop/ Pierre-Louis Rolle, chargé de mission, Agence du numérique, Ministère de l’économie
- BNF Gallica – rdvs téléphonique Isabelle DEGRANGE, coordinatrice générale médiation numérique Gallica
- Bibliothèque Germaine Tillion – bibliothèque du Tourisme et des voyages, 6 rue du Commandant Schloessing – 75016 Paris – Rencontre avec des usagers (étudiante, femme active, retraité) et des agents (ancien, nouveau section jeunesse et adulte)
- Emmaüs Solidarité – Cyberagora (32 rue Bourdonnais – 75001) Paris Tony Palma, chef de service, accueil de jour et M. Hardy, animateur socio-culturel
- Le carrefour du numérique de la Cité des sciences David FORGERON, chargé de projet TIC
- Médiathèque Françoise Sagan – Paris 10e Rencontre avec des usagers (retraitée, nounou, étudiant…)
Chaque groupe constitué prend ensuite le temps de préparer ses questions.
4 – Temps de debrief. Les agents expriment leurs inquiétudes vis à vis des méthodes de travail (« et si on aboutissait à rien? C’est bien beau de rêver mais nous, au quotidien, on manque de moyens basiques, comme la wifi et des ordis… »). Nos agents de transfo découvrent à quel point leur regard a changé en 1 an, et se reconnaissent dans les inquiétudes énoncées par les bibliothécaires.
Il apparait aussi que les objectifs de cette rencontre sont en train d’évoluer, ce qui veut dire que le labo devra surement se repositionner.
Question pour le labo: Comment faire lorsque les objectifs changent en cours de route? Lorsque le portage n’est pas clair?
Jour 2
5 – Enquêtes sur le terrain. Une équipe reste sur place et effectue un travail de veille qui sera croisé avec les retours du terrain.
À leur retour, chaque équipe dispose d’un temps -assez court- pour faire ressortir les éléments importants de ses enquêtes (éléments de contextes, verbatims, photos, éléments marquants…). Enfin, chaque groupe restitue devant les autres.
Question pour le labo: Comment faire une bonne veille, et comment la restituer?
6 – Avant de se quitter, 2 ambassadeurs compilent toutes les informations issues du terrain et celles venant de l’expérience des bibliothécaires. Le groupe décide de ranger ces différents éléments en 4 axes de travail:
- visibilité du numérique
- culture interne du numérique
- posture vis à vis du public (facilitateur vs prescripteur)
- coopération et ancrage territorial
Un axe séparé des 4 premiers recense les besoins dont les bibliothécaires ont aujourd’hui besoin dans leur vie quotidienne.
7 – Le groupe se sépare. D’un côté les bibliothécaires semble contents d’avoir pu dire ce qu’ils avaient à dire. De l’autre, les ambassadeurs semblent rassurés d’avoir réussi à créer une énergie de groupe et d’être arrivés à des axes de travail (même larges).
Question pour le labo: En voyant la réaction du groupe le premier jour, est-ce qu’il n’aurait pas fallu inverser les éléments du planning et donner la parole aux bibliothécaires, avant d’aller chercher de l’info sur le terrain?
Ces exercices de cas pratiques sont riches en enseignements et en questionnements pour le labo. Maintenant, il faut réussir à capitaliser ces éléments et les prendre en compte dans la construction du futur labo.